Eglise romane de la Purification, sous le patronage de saint Polycarpe.L'observation de l'extérieur de l'édifice permet d'affirmer son appartenance au premier art roman méridional : entre autres, appareil de pierres éclatées, fenêtres à double ébrasement, festons d'arcatures appuyés sur de minces pilastres. Des bande lombardes ornent l'extérieur de l'abside éclairée par trois fenêtres de plein cintre. Dès la fin du XIe siècle, date de construction de l'église, est bâtie à l'ouest une tour servant de clocher. On peut aussi remarquer que les murs ont été exhaussés, certainement pour des raisons défensives peut-être durant la seconde moitié du XIVe siècle à l'époque de la guerre de Cent ans. Si cette surélévation est à peu près conservée dans son état originel à l'abside, elle a subi des transformations au-dessus de la nef, face au midi, avec l'établissement au XVIIe siècle ou au XVIIIe siècle d'une grande galerie ouverte pour faire sécher la lessive des moines. A l'Est, "le pigeonnier", petit hémicycle dont le mur extérieur comporte six faces, semble avoir eu également une vocation défensive.
On pénètre dans l'église par un clocher-porche formant narthex, éclairé à l'étage inférieur par un oculus, et point de départ d'un remarquable escalier hélicoïdal donnant accès à l'intéressant mécanisme du XVIIIe siècle de l'horloge ; à ce même étage, on découvre aussi la charpente de bois du clocher ; on peut également apercevoir la "galerie-séchoir". Comme c'est l'usage à l'époque romane dans le Languedoc méditerranéen, l'église comporte une nef unique comprenant trois travées de 6 m de long sur 6,80 m de large, et terminée par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. Il n'y a pas de transept, mais seulement un chœur étroit, correspondant à l'arc triomphal. Des voûtes sur doubleaux s'élançant jusqu'à une hauteur de 10,40 m retiennent l'attention. Apparemment, il s'agit de voûtes d'arêtes, mais les arêtes des retombées, bien visibles à leur départ, s'estompent et la voûte se ferme en coupole. Ce type de voûte, "voûte d'arêtes domicale", fréquemment utilisé par les constructeurs romans s'implante en Occident dès la fin de l'époque carolingienne.
Source : Association pour l'Animation et la Défense du Patrimoine de Saint-Polycarpe.